Notre visite au salon nautique de Cannes nous a permis de voir d'innombrables bateaux tous plus beaux les uns que les autres. Bénéficiant cette année d'entrées gratuites fournies par un généreux donateur, je suis allé passer le W.E. à Cannes ce qui m'a rappelé de bons souvenirs mais ce n'est pas le sujet pour l'heure.

Notre arrivée en voiture fut aisée puisque le parking payant du vieux port, très bien entretenu, est situé juste au dessous dudit salon. Une fois là, j'avais le choix d'aller à gauche ou à droite pour trouver une des deux entrées mais je choisis la droite et il me fallu marcher un certain temps pour trouver l'entrée du salon qui se trouvait à l'opposée du palais des festivals.

Le passage des caisses se fit sans encombre en présentant mon invitation qui, bonne nouvelle, est valable pour toute la journée avec possibilité de sortir et ré-entrer à volonté. Je dis 'bonne nouvelle' parce que cela m'a permis de déjeuner avec ma chère et tendre chez 'Gaston et Gastounette', excellent restaurant sur le port dans lequel j'allais déjeuner avec mon Père (si vous y allez, testez les Américano, ils sont délicieux !).

À 10 heures donc, je passe l'entrée et j'accède au monde spécifique du nautisme où le grandiose et l'exceptionnel côtoient la simplicité. La journée m'aura à peine suffit pour découvrir toute la partie bateau à moteur et les accessoires qui couvrent ensemble les deux tiers du salon côté vieux port. Oui en fait le salon est divisé en deux puisqu'une autre partie d'exposition se trouve sur le port Canto, mais malheureusement je n'aurai pas eut le temps de la découvrir.
Pour l'heure ce qui vous en met plein la vue au premier abord ce sont tous ces yachts magnifiques alignés les uns à côté des autres et dans tous les sens, tous rutilants, brillants comme des miroirs et ne souffrant d'aucune trace de doigt, parfois presque monstrueux tellement ils sont immenses.

Je déambule dans cette partie du salon mes oreilles et tous les sens en alerte car si les bateaux sont beaux, les visiteurs parlent dans toutes les langues et les femmes sont vraiment jolies, ce qui va généralement de paire avec le monde du luxe et des loisirs. Des bateaux à moteur il y en aura pour tous les goûts, du plus petit aux plus grands l'un d'eux affichant une Rolls dès l'accès à son ponton… Concernant l'accès, il est carrément impossible d'entrer car chacune des grandes entreprises présentant ces immenses yachts dispose d'un carré VIP où il faut montrer 'patte blanche' pour y accéder ce qui est compréhensible vu le caractère exceptionnel de ce qui y est présenté.
Je vous livre pêle-mêle les quelques photos que j'y ai prises qui m'ont permis de relever quelques outrances ou quelques détails intéressants :
1 la Rolls

2 l'annexe écartée du bateau mère

3 l'annexe dont l'avant se relève pour gagner de la place ...
Quatre heures plus tard, ayant à peine vu les premiers voiliers, je sors de l'enceinte du salon pour aller déjeuner et faire reposer mes pieds qui commencent à crier grâce.

Comme toujours l'accueil du restaurateur est agréable, rapide et la table bien dressée ; coup de chance nous pouvons nous installer en terrasse où un joli petit air nous rafraichi. Pour faire léger j'ai choisi une terrine de cailles au confit d'oignons et une andouillette 5A en sauce moutarde arrosé d'un Minuty Prestige, Christine optant pour un tapas d'entrées comprenant des rillettes de sardines, une Saint-Jacques en salade, du saumon cru sur du céleri en rémoulade, suivi d'une rognon de veau à la crème, très bien servi.
Ca y est, nous sommes en partie reposés et je retourne vers la partie voile du salon située moitié sur le quai Saint-Pierre et moitié sur le quai Max Laubeuf. Comme le matin, les allées sont surchargées de visiteurs, les bateaux pris d'assaut et mieux vaut avoir pris RdV pour avoir une chance d'en visiter un, ce que je n'ai pas fait. Pour l'instant je suis là pour prendre la mesure du salon et rencontrer quelques connaissances pour faire connaître BOAT.FR ; les visites auront lieu demain.

Les catamarans

Sur l'insistance de Christine qui est tombée sous le charme d'un très joli bateau au style suranné rappelant des atmosphères d'Agata Christie et de Tamise, je me lance et demande à visiter le bateau. A noter qu'il mesure 15 mètre et seulement 3.10m de large avec 2 parties bien distinctes : celle de l'avant avec son carré et sa cabine propriétaire et celle de l'arrière, après le cockpit, comprenant deux couchettes dans une même cabine. L'accès au cockpit par l'arrière n'est pas aisé car les passavants, aussi jolis soient-ils, sont très étroits au point que je doive marcher sur le côté pour m’y déplacer. Les intérieurs sont tout en boiserie sombre type acajou qui donne ce style 'so brittish' à la chose. Ce bateau est fabriqué en strip planking, à l'unité, par un chantier français situé sur l'île de Ré et sur lequel je ne pourrai pas m'étendre car malheureusement la personne qui nous a reçu n'avait plus de brochure à nous remettre et n'a pas pu répondre à mes questions. Quoiqu'il en soit le degré des finitions du sol au plafond est très soigné, l'ensemble donnant un aspect au caractère bien trempé de cette unité.

Au détour d'une panne je tombe sur l'océanis 60, que je ne verrai que de l'extérieur faute de temps, dont je sais que c'est un très beau bateau mais sur lequel je remarque une erreur incroyable de conception, l'escalier de descente pour accéder à la plage arrière est réalisé comme une simple échelle de bain, ou à peine plus large ; pas de rampe de maintien, un degré de descente très raide et des marches de 6 ou 8 centimètres de large ! En effet lorsqu'on achète un bateau de cette taille généralement on a atteint un certain âge et la mobilité n'est plus aussi aisée que lorsqu'on avait 20 ou 30 ans ; on s'attend à quelque chose d'un petit peu plus confortable.

J'ai eu l'occasion de visiter le Bavaria 41 cruiser à comparer avec le 41S qui lui est plutôt taillé pour les performances tandis que le premier apporte un peu plus de confort pour de la navigation en famille. D'emblée je remarque l'accès facilité par la plage arrière qui se trouve au même niveau que la pane flottante. L'extérieur est recouvert de faux teck de très bonne qualité dont le précurseur fût le chantier AMEL qui en équipait tous ses navires.
2 cabines arrière identiques de part et d’autre de la descente + une cabine propriétaire à l’avant, qui fera l’objet d’un article un peu plus tard.

La rencontre agréable d'un copain de 15 ans qui travaille maintenant chez BENETEAU me donne l'occasion de prendre RdV pour demain afin de visiter l'une des 2 grandes unités de la flotte ainsi que le 35, leur dernier né. Je voudrais aussi visiter le dernier MOODY 54s mais il y a trop de monde pour même oser le demander et puis 6 heures de marche m'ont épuisées, nous verrons cela demain.

Dimanche matin 10 :00
Je retrouve Fred et je salue au passage son employeur de Technique Marine à Martigues. Pas de temps à perdre il faut démarrer les visites avant que le gros des visiteurs n'arrive et nous commençons par le SENSE 55.

Sense 55 de Bénéteau

Évidemment ce genre bateau fait partie de la classe supérieure des voiliers qui sont généralement dotés de multiples nouvelles idées d'aménagement, le prix global pouvant les supporter. Ceci est généralement une première étape du constructeur qui conservera les meilleures et les plus pérennes pour les transformer et les installer en série dans ses unités plus petites et à moindre coût.
L’accès par l’arrière, tant au ponton qu’en mer est très bien conçu, de forme anguleuse, comme ci la coque avait été conçue avec un bouchain, l’enjambée est facile car cet arrière est large et servira de plage de bain au mouillage, une marche donnera accès au cockpit paré d’une barre à roue sur chaque bord. À noter que les sièges pilote avec leur dossier intégré se soulèvent au mouillage ou au port pour laisser un accès encore plus facile. En mer, un tableau arrière dissimulé dans le plancher sera levé pour apporter plus de sécurité à la navigation.

La position du barreur est confortable car il est bien calé sur son siège ou sur le côté, avec un marchepied supplémentaire pour la détente.

Passé les barres à roues, le cockpit possède un bain de soleil à bâbord avec une table et un autre bain de soleil plus vaste à tribord lui aussi avec sa table mais qui pivote et se déplie pour recevoir des convives ou bien s’abaisse pour faire un véritable bain de soleil pour plusieurs personnes. Ainsi soit vous recevez à table avec deux banquettes en U se faisant face entre lesquelles vos tables seront dépliées, soit vous êtes en petit comité et vous laissez la banquette bâbord avec sa table, telle qu’elle, tandis que le tribord sera arrangé pour la détente et le farniente.
À noter que le cockpit est libéré de tout rail et charriot d’écoute de grand voile car le réglage de la GV est fixé sur l’arceau qui est au dessus de la descente au carré. Le constructeur a opté pour une accroche en triangle, s’exonérant du charriot, mais laissant la possibilité de vriller la voile au pré. L’arceau servant aussi de support pour recevoir une capote de rouf qui se glissera aisément sur un jonc qui y est fixé.

Toutes les drisses et écoutes sont évidemment renvoyées au poste de pilotage et camouflées sous le pont. Dix panneaux de pont ouvrants dans des sens différents faciliteront l’aération au mouillage.
La version visitée était doté d’une bôme dite ‘Champs Élysées’ impressionnante de largeur et trois marches repliables étaient fixées sur le mât pour aider à affaler la GV ou pour être à la bonne hauteur de travail.

Côté intérieur
Bien sur tout y est vaste ; il ‘s’agit d’un 55 pieds mais les aménagements laissent une circulation aisée, à commencer par la descente en trois marche très praticable. À tribord une cuisine comportant tous les éléments nécessaires et même une pompe à pied pour l’eau de mer, raisonnement d’économie que l’on doit avoir même sur une unité aussi grande que celle-ci.

À bâbord le carré avec une banquette en U dont une des branches du U sert aussi de siège pour la table à carte de bonne dimension. Ledit siège pouvant être incliné en deux secondes pour compenser la gîte en navigation. Au centre du carré un meuble étroit qui renferme un téléviseur qui s’élève électriquement et une banquette qui se dépliera pour fermer le U et ainsi obtenir un véritable carré.

Ce carré est très aéré par des hublots de pont, la descente, des parties ouvrantes sur les vitres du roof, quant à la vue une fois assis elle est donnée par les hublots de coques sur tribord et bâbord.

Après le carré, dans un couloir central, on trouve deux cabines de part et d’autre avec chacune leur cabinet de toilette et au bout du couloir, à l’avant, la cabine propriétaire immense dont le lit est surélevé, avec accès sur les côtés et vue dégagée vers l’extérieur grâce aux hublots de coque.